Lors de la soirée du 20 mai, le ciné-club de l’université de Lausanne proposa un programme en deux temps. En préambule, ce qui fit plaisir aux cinéphiles, une projection du film Les Sirènes et une seconde plus musicale avec le groupe Les Orangées. Ces deux parties, liées principalement par la dimension sonore des performances, avaient pour objectif de représenter le départ, le voyage, ceux qui se lancent dans l’inconnu.

Un film, autobiographique, où deux femmes, Cele et Vero, arrivent en bus chez leur tante au bord de la mer en Argentine. Une tension entre les deux filles les sépare, leur mère, absente, est au cœur de cette confrontation. Toutefois, c’est grâce à l’aide de leur tante que les deux sœurs arrivent à faire la paix. Un repas, une musique, quelques pas de danse et l’énergie repart dans le trio. Puis, un personnage masculin du nom de Nico fait surface. Des retrouvailles prévues par les deux filles, où s’ensuit une aventure sentimentale lors d’une soirée où les jeunes personnages étaient alors sortis faire la fête. Nico et Cele ont alors l’occasion de se retrouver après une longue absence. Un moment où la dimension sonore devient primordiale et qui permet au spectateur de se laisser emporter par l’univers du film. De plus, la création artistique est à casting réduit avec seulement quatre comédiens. Ces derniers, alors dans des rôles proches de la réalité, de par la nature du court-métrage, réussirent à transmettre leurs émotions à l’aide d’une bande-son très bien choisie.

L’importance du son, marquée à deux reprises, dans le court-métrage, lie la soirée autour d’un même thème : l’aventure. En effet, la seconde partie, qui fut aussi la plus longue, était menée par le fameux groupe Les Orangées. Entre chant, batterie et basse, les trois artistes avaient pour but de nous faire voyager. Menée par une chanteuse à la voix douce, ces derniers menèrent une performance remarquable et pleine de défis pendant près de quarante minutes. L’objectif est dès lors réussi pour le trio qui, à l’aide d’images projetées, nous a fait décoller de nos sièges afin de nous transporter dans leur univers musical. Univers très bien construit notamment grâce à la fougueuse énergie dégagée par les membres du groupe. 

Toutefois, des bémols sont à inscrire au niveau de la technique avec une batterie trop présente, une voix parfois noyée sous l’acoustique et des images trop souvent sans lien avec la musique qui nous ont malheureusement ramenés bien vite à la salle de la Grange. Notons aussi le caractère difficilement accessible de la soirée avec une présentation sommaire par la réalisatrice de son propre film, événement qui ne semblait pas prévu par le festival et le synopsis. Le bilan de la soirée reste toutefois extrêmement positif avec des paris gagnants pour le ciné-club, une première partie touchante, pleine d’émotions et de rêves, puis, une seconde partie remplie d’énergie qui surent combler les spectateurs ce mardi 20 mai au festival Fécule.

Odyssées, par le Ciné-club UNIL.

Musique: Valentin Martel, Marion Ruault, Les Orangées